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01/03/2016

Entretien avec Clare Mackintosh

clare_mackintosh.jpgAprès avoir chroniqué son roman « Te laisser partir », publié en France en février 2016, Cassiopée a souhaité interroger l’auteur.

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Cassiopée. Si vous deviez choisir un endroit pour vous présenter, quel serait-il et pourquoi ?

 Clare Mackintosh. Facile, c’est Paris. J’y ai vécu deux ans et cela me manque encore. Je hantais les librairies, à la recherche de  livres d’occasion. J’adorerais revenir à Paris en tant qu’auteur.

 C. Pourquoi avez-vous quitté la police pour devenir journaliste et auteur ? Est-ce lié à un désir d’écriture ?

C.M. C’était surtout parce que j’avais l’impression de ne pas être une bonne mère. Je travaillais à plein temps et voyais à peine mes enfants (alors âgés de 3 et 2 ans) car ma carrière était très prenante et les horaires extensibles. En même temps, je sentais ma créativité insatisfaite et je n’aimais plus trop ma vie. J’ai pris un congé sabbatique pour m’occuper des enfants, mais il me fallait tout de même gagner ma vie… Ecrire était la seule chose que je savais faire, aussi me suis-je lancée en free lance. J’ai commencé par des chroniques, puis j’ai travaillé sur un livre. C’était un pari, mais cela a marché et je n’ai jamais été aussi heureuse.

C. Vous êtes-vous inspirée de votre ancien travail pour écrire ce livre ou pour créer des personnages ?

C.M. En 2000, alors que je venais de commencer à travailler dans la police, il y eut un tragique délit de fuite à Oxford. Un jeune garçon de 9 ans fut tué et cela créa une onde de choc dans la ville. Je n’ai pas travaillé sur cette affaire mais j’en ai été profondément affectée. Je n’arrivais pas à comprendre comment le conducteur avait pu s’enfuir ainsi et me demandais comment la mère de l’enfant pourrait survivre à une telle tragédie. Quelques années plus tard, j’ai perdu mon fils, dans des circonstances totalement différentes, mais j’ai compris l’impact de la douleur dans la vie de chacun. Plus j’y pensais, plus l’histoire prenait forme. Il y a un peu de moi dans de nombreux personnages de Te Laisser partir. Lorsque j’étais jeune détective, j’étais aussi déterminée que Kate et j’ai été aussi aveugle que Ray Stevens. J’ai beaucoup de tendresse pour Mag, la femme de Ray, qui reste à la maison avec les enfants après avoir abandonné sa carrière dans la police. Mais c’est sûrement avec le personnage de Jenna que j’ai les liens les plus étroits. La douleur de Jenna est la mienne et j’ai sangloté de nombreuse fois en écrivant certaines scènes.

C. Quels sont vos auteurs préférés ?


C.M. Cela change tout le temps! Je suis fan de Sophie Hannah et j’aime beaucoup Gillian Flynn et Lisa Gardner. Je lis des romans policiers et des thrillers psychologiques, mais j’aime aussi certains romans féminins contemporains comme Avant toi, de Jojo Moyes.

C. Dans votre livre, il y a un retournement qui prend le lecteur de court. Y avez-vous pensé dès le début ?

C.M. Cela a été une des premières choses à se mettre en place. Je savais exactement ce à quoi je voulais arriver et pourquoi ; je savais que si j’y parvenais cela provoquerait un effet puissant sur les lecteurs. Il a ensuite fallu construire l’histoire autour de cela.

C. Vous êtes publiée dans de nombreux pays. Avez-vous rencontré vos lecteurs et dédicacé vos livres ?

C.M. L’année dernière, j’ai participé à 50 événements en Grande-Bretagne : j’ai adoré rencontrer les lecteurs et dédicacer les livres. Cette année, pour l’instant, des voyages sont programmés au Danemark, en Norvège, en Hollande, au Mexique et à la Nouvelle-Orléans… D’autres vont venir !  C’est un des bénéfices inattendus et passionnants du travail d’auteur et je dois dire que j’y ai pris goût !

C. Pensez-vous que le passé nous rattrape toujours, comme c’est le cas dans votre roman ?

C.M. Je pense que le passé a une grande influence sur nos vies, de façon positive ou négative. Lorsque l’on a traversé des événements importants – traumatisme, mort, amour, perte – cela modifie la façon de vivre, les décisions et les relations.

C. Écrivez-vous en ce moment ? Pouvez-vous nous en parler ?

C.M. C’est à nouveau un thriller psychologique. Il se passe à Londres. Une femme découvre sa propre photo dans un journal gratuit et va chercher à savoir pourquoi. Cela fait très peur et j’ai adoré l’écrire !